Soutenance de thèse d’Alice Gillerot
📅 | Mardi 19 décembre 2023 |
📍 | INRAE, Campus des Cézeaux, Salle Armelle Chevallereau |
Alice Gillerot soutiendra sa thèse intitulée
Les modes de coordination mis en œuvre par les collectifs d’agriculteurs porteurs de filières territorialisées : un levier pour la transition agroécologique ?
Mardi 19 décembre à 14 h 00, INRAE Campus des Cézeaux (Salle Armelle Chevallereau)
Composition des membres du jury :
- Mme Yuna CHIFFOLEAU, Directrice de recherche, INRAE, rapporteure
- M. Stéphane FOURNIER, Professeur, Institut Agro Montpellier, rapporteur
- Mme Rachel LEVY, Maîtresse de conférences, ENSFEA, examinatrice
- M. André TORRE, Directeur de recherche, INRAE, examinateur
- M. Alexandre WEZEL, Directeur de recherche, ISARA, examinateur
- M. Philippe JEANNEAUX, Professeur, VetAgro Sup, directeur de thèse
- M. Etienne POLGE, Chargé de recherche, INRAE, co-encadrant de thèse
Résumé de la thèse
A l’heure où la coordination d’une diversité d’acteurs dans les territoires est identifiée comme nécessaire et indispensable à la transition agroécologique, un intérêt se porte aux modalités de coordination de ces acteurs, les facteurs qui les amènent à s’organiser collectivement et les ressources qu’ils créent et mobilisent. Alors que l’action collective des agriculteurs est régulièrement présentée comme un levier pour la transition agroécologique, nous nous intéressons dans le cadre de cette thèse aux modes de coordination que les agriculteurs mettent en œuvre lorsqu’ils s’organisent collectivement pour créer et développer des filières territorialisées en agriculture biologique. Nous nous appuyons sur le cadre théorique de l’économie de proximités, qui, à travers l’étude des interactions entre acteurs au sein d’un territoire, nous permet de traiter les thèmes de la gouvernance, de l’action collective et des ressources collectivement créées. A l’appui de la grille des proximités géographiques et organisées et des cadres et outils d’analyse des réseaux sociaux – particulièrement ceux se référant aux réseaux sociaux complets et aux chaines relationnelles – nous étudions les relations d’interdépendances, les rapports de force et les phénomènes d’encastrement à l’œuvre à différentes échelles : le système alimentaire territorialisée, la filière territorialisée, le groupe de pairs agriculteurs et l’exploitation agricole. Pour cela, nous avons mené un travail d’analyse empirique s’appuyant sur l’étude et la mise en regard de cinq collectifs d’agriculteurs porteurs de filières territorialisées en agriculture biologique dans le Puy-de-Dôme. Nous avons mené des enquêtes de terrain essentiellement basées sur des entretiens semi-directifs individuels et des questionnaires sociométriques. Nos résultats montrent que les modes de coordination sont caractérisés par une diversité d’interactions entre agriculteurs, entre acteurs économiques de la filière territorialisée et avec d’autres acteurs du système alimentaire territorialisé. Ces interactions s’appuient la plupart du temps sur des relations interpersonnelles et des partages de proximités géographiques et organisées entre les acteurs et se consolident grâce à divers outils et règles formels destinés à assurer un environnement de confiance propice à leur coordination. Ces interactions entraînent la création et la circulation de ressources nécessaires à la transition agroécologique. Ainsi, ces ressources participent à faciliter des changements de pratiques dans les fermes, à favoriser l’engagement et l’implication des agriculteurs dans leur groupe de pairs, à assurer la co-construction d’une offre spécifique avec les acteurs économiques de la filière territorialisée et à contribuer à la diversification productive et territoriale.