Soutenance de thèse de Cheick Ouedraogo

Cheick Ouedragao soutiendra sa thèse intitulée

Gestion des déchets et dynamique territoriale au Burkina Faso

vendredi 12 juillet 2024, à partir de 14 h , Amphi 220, à la MSH de Clermont-Ferrand, 4 rue Ledru.

Membres du jury :

• Claire DELFOSSE, Professeure de géographie, Université Lyon 2, Lumière, rapporteure
• Sylvy JAGLIN, Professeure de géographie, Université Gustave Eiffel, École d’Urbanisme de Paris, examinatrice
• Hélène MAINET, Professeure de géographie-aménagement, Université Clermont Auvergne, examinatrice
• Dayangnewende Edwige NIKIEMA, Maîtresse de conférences habilitée à diriger des recherches en géographie à l’Université Joseph Ki-Zerbo, Ouagadougou, rapporteure
• Laurent RIEUTORT, Professeur de géographie, Université Clermont-Auvergne, directeur de thèse
• Pawendkisgou Isidore YANOGO, Maître de conférences en géographie, Université Norbert Zongo, Koudougou, co-encadrant de thèse

Résumé

La thèse explore les complexités de la gestion des déchets solides ménagers dans le contexte d’une ville intermédiaire en croissance démographique, notamment celle de Koudougou, au Burkina Faso. Elle analyse les dynamiques territoriales qui façonnent la gestion des déchets solides ménagers en examinant les contributions des activités et pratiques des acteurs du secteur formel, non institutionnel ainsi que des populations locales. La méthodologie de cette étude repose sur une recherche mixte alliant une variété d’outils, dont des entretiens semi-directifs, des enquêtes auprès des ménages, des observations directes, des outils SIG (système d’information géographique) et de cartographie. L’objectif est de recueillir des données qualitatives, quantitatives et spatiales.

Les défaillances du système de gestion des déchets actuel sont mises en évidence, notamment le manque d’infrastructures, de logistiques, de moyens humains et l’insuffisance de moyens financiers. À Koudougou, les travaux ont révélé que 80 % des ménages enquêtés sont insatisfaits du système de gestion des déchets en place. De plus, seulement 10,63 % des ménages enquêtés sont abonnés au service de pré-collecte des déchets urbains, ce qui est très alarmant. Ces problèmes sont exacerbés par les pratiques inadéquates de gestion des déchets, qui se développent en marge du système officiel. Environ 65,51 % des ménages enquêtés affirment brûler leurs déchets dans la rue, 16,70 % les jettent directement dans la rue, et 7,16 % les abandonnent dans les espaces vides. Ce qui constitue des risques environnementaux sanitaires pour les populations et l’écosystème.

Par ailleurs cette thèse met en exergue une diversité de pratiques de récupération et de valorisation des déchets. Les ménages enquêtés sont favorables à l’activité de récupération, avec 43 % considérant cette pratique comme positive. Globalement l’étude contribue à la compréhension des interactions entre la croissance démographique, la production de déchets, les défaillances du système de gestion et les pratiques des acteurs. Elle met en évidence l’urgence de repenser les politiques et les stratégies de gestion des déchets à Koudougou, en tenant compte de tous les acteurs ainsi que des enjeux sanitaires, environnementaux et socio-économiques.