

Soutenance HDR Marie Houdart
📅 | 30 janvier 2025 |
📍 | MSH de Clermont-Ferrand (4 rue Ledru) |
La soutenance de l’Habilitation à Diriger des Recherches en géographie de Marie Houdart aura lieu le 30 janvier 2025 à 14h00, amphi 219 à la MSH de Clermont-Ferrand (4 rue Ledru).
Le mémoire inédit (volume II) s’intitule : Pour une géographie impliquée des contributions de la société civile aux transformations agri-alimentaires – trajectoire, sens, gouvernance, matérialité – Une entrée par la Ferme de Sarliève
Le jury est composé de :
- Claire Aragau, Université Paris Est Créteil Val de Marne, examinatrice
- Jean Noël Consales, Université Lumière, Lyon 2, examinateur
- Claire Delfosse, Université Lumière, Lyon 2, rapporteure
- Kirsten Koop, Université Grenoble Alpes, rapporteure
- Claire Lamine, Inrae, rapporteure
- Marc Piraux, Cirad, examinateur
- Laurent Rieutort, Université Clermont Auvergne, garant
Résumé du mémoire inédit :
Le volume inédit de cette HDR porte sur les contributions citoyennes aux transformations des systèmes agri-alimentaires. Il part du postulat de la capacité transformatrice des actions mises en œuvre par la société civile (individus et collectifs) pour questionner la diversité des pratiques, des actions mises en œuvre qui sont susceptibles, du point de vue théorique, de contribuer aux transformations agricoles et alimentaires.
Pour donner à voir la diversité de ces contributions, comprendre les processus d’action collective à l’œuvre, la diversité des déterminants intervenant dans ces contributions, j’ai fait le choix dans ce volume de revenir sur la trajectoire d’une action collective citoyenne, dans laquelle j’occupe une place active. La ferme de Sarliève, à proximité de Clermont-Ferrand, est une ferme agroécologique, citoyenne, collective. Le récit de son émergence, entre 2019 et 2023, donne à voir les bifurcations, les arrangements, les frottements entre un projet citoyen et sa mise en application, entre une utopie sociale et son ancrage territorial.
Le document présente l’histoire de la ferme en huit séquences temporelles. Ce faisant, je donne à voir la diversité des contributions citoyennes aux changements agri-alimentaires. Ces contributions se manifestent tant au niveau de l’influence sur les orientations politiques et stratégiques territoriales que dans l’action directe sur les systèmes de production et de commercialisation. Je mets également en évidence le rôle crucial des citoyens dans la définition des orientations politiques de la ferme, que ce soit à travers les associations fondatrices (Terre de Liens, Ilots Paysans, Bio63) ou via l’engagement bénévole individuel. Par ailleurs, j’identifie trois dimensions clef de l’évolution du projet, dimensions qui sont en interaction permanente et participent à construire le sens donné à l’action chemin faisant : les conditions matérielles, notamment l’importance de l’ancrage spatial et territorial du projet ; l’organisation interne et sa gouvernance adaptative, qui évolue d’une structure informelle vers une SCIC (Société Coopérative d’Intérêt Collectif) ; les relations avec le réseau d’acteurs institutionnels, qui apparaissent, selon les périodes, comme une contrainte ou comme un atout pour la pérennisation du projet. Enfin, l’étude ouvre deux principales perspectives de recherche : l’analyse des interactions entre individus et action collective dans la contribution aux changements agri-alimentaires, notamment à travers l’étude des trajectoires individuelles et du pouvoir d’agir ; l’étude des articulations entre les trajectoires d’action collective et celles des structures d’accompagnement, en particulier dans un contexte d’institutionnalisation croissante du secteur associatif et de multiplication des acteurs de l’accompagnement sur les territoires.
Sur le plan méthodologique, la recherche s’appuie sur une démarche de recherche-action participative originale, avec la co-construction d’une chronique de projet. Cette approche a permis non seulement de documenter le processus mais aussi de créer un espace de réflexivité collective contribuant directement à l’action. La portée opérationnelle de ce travail offre des enseignements précieux pour d’autres collectifs citoyens souhaitant développer des projets similaires, tout en soulignant l’importance d’une adaptation aux spécificités locales plutôt qu’une réplication de modèles existants. Finalement, par la place donnée à la Ferme de Sarliève dans cette HDR, j’illustre et assume une posture de géographe impliquée, et propose une mise en application singulière de la transdisciplinarité.