🔎 Soutenance d’HDR de Hélène Roth
📅 Mardi 3 juin 2025
📍 EHESS (Campus Condorcet, Aubervilliers, bâtiment Recherche Sud, salle 0.015)

English Version 🇬🇧

HDR Defence

Tuesday, June 3, 2025 at 2:00 p.m.

Hélène Roth is lecturer at the University Clermont Auvergne, UMR Territoires, and associate member of UMR Géographie-cités

 

She will defend her habilitation (HDR), consisting in three volumes.

Volume 1 is a summary of her academic career.

Volume 2 is an anthology of her research work, organised into four parts:

  • Industrial restructuring and rural areas in Germany
  • A geographical approach to poverty in Germany
  • Urban decline and regeneration from a European perspective
  • The making of fragile spaces in France and Germany

Volume 3 is an unpublished thesis entitled:

From One Transition to Another. Urban Shrinkage and Post-fossil Futures in Eastern Germany

Summary

In 2025, can East Germany be considered as a regional entity, at the risk of reifying and reinforcing West German representations of East German otherness? Or, concersely, can its reality be ignored, thereby overlooking the performative nature of imaginaries, lived experiences and hegemonic discourses? This thesis addresses this dual geographical question through the lens of urban studies, drawing on a broad theoretical corpus complemented by interviews with researchers, and underpinning the analysis with an empirical study of a small town in Saxony.

The first part of the dissertation explores the role of urban shrinkage in the regional crystallisation of eastern Germany, from three angles: urban dynamics, public action and academic knowledge of urban decline. The intense urban shrinkage that occurred around the early 2000s led to the implementation of a specific urban renewal programme (Stadtumbau Ost) for the new Länder, the study of which enabled East German urban research to gain scientific legitimacy that had long been contested. In the 2010s, as shrinkage normalised in small and medium-sized towns, the singularity of East German urban trajectories began to fade. Yet, after having long remained a blind spot in urban studies, the East German regional question resurfaced in 2020 as part of a lively debate, opening up a stimulating field of research.

In the second part, the hypothesis explored is that the intense experience of the long period of urban decline in East Germany, along with the federal political response of the 2000s, constitutes a spatialised disruption of the relationship to time—one that has left a lasting impact on both local actors and inhabitants, and contributes to the regional construction of eastern Germany in the 2020s. By examining how residents and local stakeholders relate to the future, the study reveals how the spatialised experience of post-socialist transformation and urban shrinkage during the 1990s and 2000s is reactivated in the local implementation of the energy transition in Lusatia in the 2020s. The promise of decarbonisation alters and multiplies geonarratives, whose tensions emerge from urban spaces, imprint and reshape them.

The constructivist perspective adopted here allows for a denaturalization of processes and operational mechanisms by shedding light on how they are conceived by their actors, designers, and also scientific observers. This research thus contributes to an interpretation of East German urban transformations not as processes determined by the socialist past, but rather as a series of co-transformations. At the same time, it views small East German towns as a contemporary observatory of the tensions between urban decline, ecological transition, and democratic fragility, and documents the diversity of decline processes and situations of left behindness in Europe.

Key words: urban studies, urban shrinkage, temporality, geonarrative, transition, coal phase-out, Lusatia, Eastern Germany.

The completion of this research benefited from the support of the Interdisciplinary Centre for Studies and Research on Germany (CIERA).

The jury will be composed of:

  • Lydia COUDROY DE LILLE, Professor, Université Lyon II, EVS (Reviewer)
  • Christophe DEMAZIÈRE, Professor, Université de Lille, TVES (Examiner)
  • Nina GRIBAT, Professor, Brandenburg University of Technology Cottbus-Senftenberg, Institute of Urban Planning (Examiner)
  • Béatrice VON HIRSCHHAUSEN, Research Director, CNRS, Géographie-Cités (Advisor)
  • Hélène MAINET, Professor, Université Clermont Auvergne, Territoires (Examiner)
  • Yoan MIOT, Professor, Université Gustave Eiffel, LATTS (Reviewer)
  • Gábor SONKOLY, Director of Studies, EHESS, Géographie-Cités (Reviewer)
  • Nicolas VERDIER, Research Director, CNRS, Director of Studies, EHESS, Géographie-Cités (Chair)

The defense will take place on Tuesday, June 3 at 2:00 PM at Campus Condorcet, Batiment Recherche Sud Room 0.015, 5 cours des Humanités, Aubervilliers.

 

Hélène Roth soutiendra sa candidature à l’HDR en géographie

mardi 3 juin 2025 à 14h00

à l’EHESS
(Campus Condorcet, Aubervilliers, bâtiment Recherche Sud, salle 0.015).

 

From One Transition to Another. Urban Shrinkage and Post-fossil Futures in Eastern Germany

 

 

 

Le dossier est composé de trois volumes.

• Le volume 1 est un mémoire de synthèse retraçant son parcours académique.

• Le volume 2 est un florilège de ses travaux de recherche, organisé en quatre parties :

  • Recompositions industrielles et espaces ruraux en Allemagne
  • Approche géographique de la pauvreté en Allemagne
  • Décroissance et revitalisation urbaines dans une perspective européenne
  • La fabrique des espaces fragiles en France et en Allemagne.

• Le volume 3 est un mémoire inédit, intitulé : D’une transition à l’autre. Déprise urbaine et futurs post-fossiles en Allemagne orientale. Sa réalisation a bénéficié du soutien du CIERA.

 

Le jury sera composé de :

  • Lydia COUDROY DE LILLE, Professeure, Université Lyon II, EVS (Rapporteure)
  • Christophe DEMAZIÈRE, Professeur, Université de Lille, TVES (Examinateur)
  • Nina GRIBAT, Professeure, Brandenburgische Technische Universität Cottbus-Senftenberg, Institut für Stadtplanung (Examinatrice)
  • Béatrice VON HIRSCHHAUSEN, Directrice de recherche, CNRS, Géographie-Cités (Garante)
  • Hélène MAINET, Professeure, Université Clermont Auvergne, Territoires (Examinatrice)
  • Yoan MIOT, Professeur, Université Gustave Eiffel, LATTS (Rapporteur)
  • Gábor SONKOLY, Directeur d’études, EHESS, Géographie-Cités (Rapporteur)
  • Nicolas VERDIER, Directeur de recherche, CNRS, directeur d’études, EHESS, Géographie-Cités (Président)

 

Résumé du mémoire inédit

En 2025, peut-on envisager l’Allemagne orientale comme une entité régionale, au risque de réifier et de consolider les représentations ouest-allemandes d’une altérité est-allemande ? Ou bien, à l’inverse, peut-on ignorer sa réalité et ainsi éluder le caractère performatif des imaginaires, des expériences vécues et des discours hégémoniques ? C’est par le prisme des études urbaines que ce mémoire s’empare de cette double question géographique, en exploitant un vaste corpus théorique complété par des entretiens avec des chercheurs et en étayant le raisonnement par l’étude empirique du cas d’une petite ville saxonne.

La première partie du mémoire interroge le rôle de la déprise urbaine dans la cristallisation régionale de l’Allemagne orientale, à travers un triple registre d’analyse : le registre des dynamiques urbaines, celui de l’action publique, enfin le registre des savoirs académiques sur le déclin urbain. La décroissance urbaine très intense du tournant des années 2000 a suscité la mise en œuvre d’un programme de rénovation urbaine (programme Stadtumbau Ost) spécifique aux nouveaux Länder, dont l’étude a permis à la recherche urbaine est-allemande d’acquérir une légitimité scientifique longtemps contestée. Dans les années 2010, alors que la déprise se normalisait dans les villes petites et moyennes, la singularité est-allemande des trajectoires urbaines s’estompait. Pourtant, longtemps restée zone d’ombre des études urbaines, la question régionale est-allemande y surgit en 2020 dans le cadre d’un vif débat qui ouvre un stimulant chantier de recherche.

Dans la seconde partie, l’hypothèse explorée est que l’intense expérience de la longue déprise urbaine est-allemande et de la réponse politique apportée au niveau fédéral dans les années 2000 est une expérience spatialisée de bouleversement du rapport au temps, qui affecte durablement acteurs et habitants et participe de la construction régionale de l’Allemagne orientale dans les années 2020. L’étude des rapports au futur qu’entretiennent les habitants et les acteurs de la ville étudiée permet de saisir comment l’expérience spatialisée de la transformation post-socialiste et de la décroissance des décennies 1990 et 2000 est réactualisée dans la déclinaison locale de la transition énergétique en Lusace dans les années 2020. Ce faisant, la promesse de la décarbonation modifie et pluralise les géorécits, dont les tensions procèdent des espaces urbains, les marquent et les transforment.

La perspective constructiviste adoptée permet de dénaturaliser les processus et les dispositifs opérationnels, en éclairant la manière dont ils sont pensés par leurs acteurs, leurs concepteurs mais aussi leurs observateurs scientifiques. Cette recherche s’inscrit ainsi dans une lecture des mutations urbaines est-allemandes non comme des processus dépendant du passé socialiste mais comme une série de co-transformations. Dans le même temps, elle envisage les petites villes est-allemandes comme un observatoire contemporain des tensions entre déprise urbaine, transition écologique et fragilisation démocratique et documente la diversité des processus de déclin et des situations de left behindness en Europe.