Héloïse Rato Coxo-Nunes 

 

soutient sa thèse intitulée 

 

Les dynamiques des systèmes agricoles et alimentaires territorialisés dans les Parcs naturels régionaux franciliens : quels processus de transitions territoriales ? 

 

 

le 24 novembre 2025 à 14h, à l’Université Paris Nanterre.

Thèse dirigée par Monique Poulot et Salma Loudiyi, sous contrat CIFRE de la région Ile-de-France.

 

Composition du jury

Rapporteurs :

• Laurent RIEUTORT, Professeur – Université Clermont Auvergne
• Patrick MOQUAY, Professeur – Ecole nationale supérieure de paysage

 

Examinateurs 

• Claire ARAGAU, Professeure – Université Paris-Est Créteil
• Claire DELFOSSE, Professeure – Université Lumière Lyon 2
• Nicolas ROUGET, Maître de conférences – Université polytechnique Hauts-de-France

 

Direction de la thèse :

• Monique POULOT, Professeure émérite – Université Paris Nanterre
• Salma LOUDIYI, Professeure – VetAgro Sup

 

Invitée :

• Emmanuelle GUILMAULT – PNR du Gâtinais français

 

Résumé 

Les transitions agricole et alimentaire sont des processus encore peu interrogés dans les territoires ruraux et périurbains. Elles correspondent aux transformations du système sociotechnique agricole et alimentaire en visant des pratiques durables. Ce système se compose des acteurs de l’amont à l’aval de la chaîne agricole et alimentaire et intègre les politiques publiques ainsi que les démarches citoyennes.

Les Parcs naturels régionaux (PNR) franciliens sont des terrains d’investigation pertinents pour explorer les modalités de mise en œuvre de ces processus. Cette thèse propose l’analyse de deux PNR, le Vexin français situé au nord-ouest de l’Île-de-France et le Gâtinais français situé au sud-est. Nous questionnons le rôle des Parcs naturels régionaux dans les processus de transitions agricole et alimentaire territorialisées. Différentes sous-questions guident cette réflexion, telles que les conditions territoriales des transitions, les intentionnalités des acteurs du système dans la transformation de leurs pratiques et des politiques publiques, ou encore la légitimité des Parcs naturels régionaux. Ces interrogations invitent à observer ces terrains d’étude comme territoire, projet et acteur dans ces processus de transitions. Pour y répondre, nous proposons une recherche empirique fondée sur des entretiens semi-directifs, des visites de terrain, de l’observation participante au sein des Parcs et de la Région, ainsi qu’un appui sur la littérature grise. Ce travail a été mené grâce à un contrat CIFRE au sein de la Région Île-de-France. Nous avons construit en première partie, grâce à une revue de littérature, un cadre d’analyse bâti sur une approche territoriale qui propose plusieurs
domaines : politiques publiques, pratiques sociales, gouvernance, et intermédiation territoriale. Les résultats obtenus témoignent de verrouillages régionaux liés à des politiques publiques peu développées concernant les transitions agricole et alimentaire, en particulier sur un volet écologisation des pratiques. Les Parcs naturels régionaux étudiés, malgré leurs missions d’expérimentation, traduisent des transformations à deux vitesses. Ces décalages s’expliquent par des conditions territoriales qui tantôt verrouillent ces transformations, tantôt les facilitent. Ils sont aussi dus à l’appropriation des enjeux de transitions durables par le système d’acteurs, et au développement de pratiques alternatives ou issues du modèle dominant. Dans ce contexte, le croisement des éléments issus des deux différents terrains franciliens permet d’objectiver comment des logiques d’action similaires participent à des impacts différenciés sur les territoires périurbains. Enfin, cette thèse propose des pistes pour accompagner l’action publique en matière de transitions agricole et alimentaire dans les territoires périurbains.