Camille Castelain

soutiendra sa thèse intitulée

Processus de coordination des acteurs locaux pour gérer et inscrire leur territoire
sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco

Études de cas du haut-lieu tectonique de la Chaîne des Puys-Faille de Limagne
et du paysage culturel de l’agro-pastoralisme méditerranéen des Causses et des Cévennes

Vendredi 19 décembre 2025

à 14 heures

Amphithéâtre de l’Institut d’Auvergne-Rhône-Alpes du Développement des Territoires

Cette soutenance est ouverte au public. Pour ceux souhaitant suivre la soutenance à distance, un lien de visioconférence pourra être fourni. Veuillez préciser, s’il vous plaît, au plus tard le 18/12/25, votre participation en présentiel ou à distance sur le lien suivant : https://evento.renater.fr/rest/MyCal/4512gg9lj359sheg19gzy9b8gksv1abn

• Mélanie Duval, chargée de recherche (HDR) en géographie à Edytem (rapportrice) ;
• Pascal Chevalier, professeur de géographie à ART-Dev (rapporteur) ;
• Édith Fagnoni, professeure de géographie à l’UMR Médiations (examinatrice) ;
• Fabien Éloire, professeur de sociologie économique au Clersé (examinateur) ;
• Bernard Pecqueur, docteur en économie et professeur émérite en aménagement à Pacte (examinateur) ;
• Jean-Yves Gouttebel, docteur en économie et président du Conseil départemental du Puy-de-Dôme de 2004 à 2021 (membre invité) ;
• Étienne Polge, chargé de recherche en économie à l’UMR Territoires (encadrant) ;
• Laurent Rieutort, professeur de géographie à l’UMR Territoires (directeur).

Résumé

Cette thèse porte sur l’étude des processus de coordination des acteurs locaux pour gérer et inscrire leur territoire sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Elle répond à un enjeu croissant d’inclure les communautés locales dans les démarches de candidature et la gestion des biens Unesco. La mise en place d’une gouvernance élargie nécessite de développer des dispositifs collaboratifs pérennes. Ils doivent permettre l’implication et la coordination d’une diversité d’acteurs individuels et organisationnels, privés et publics, à différentes échelles. Nous avons souhaité approfondir des pistes de recherche sur l’utilisation de la démarche de candidature comme levier de coordination entre acteurs locaux et de mise en place d’une gestion consensuelle des biens Unesco, notamment en modélisant l’évolution des réseaux d’acteurs locaux.

Nous avons mené un travail interdisciplinaire, inscrit principalement en géographie économique, entre 2020 et 2025. Nous avons réalisé une analyse comparative empirique de deux biens Unesco, le haut lieu tectonique de la Chaîne des Puys-Faille de Limagne et le paysage culturel de l’agro-pastoralisme méditerranéen des Causses et des Cévennes. Elle se base sur 33 sessions d’observation et 195 entretiens. Elle a été complétée par une analyse archivistique et bibliographique des documents de candidature et de gestion de ces deux biens Unesco ainsi que des autres dispositifs de gestion les recoupant. Cela a permis d’analyser les démarches de candidature sur la liste du patrimoine mondial de ces deux biens Unesco, leur appropriation et leur gestion, la mise en place d’un système de gouvernance spécifique ainsi que la coordination des acteurs impliqués dans les instances de gouvernance et les dispositifs de valorisation.

À travers cette analyse comparative, la thèse propose une lecture située et dynamique de la gouvernance territoriale de deux biens Unesco français. Elle approfondit un cas particulier de gouvernance territoriale qui comprend un processus de spécification et d’activation d’une ressource territoriale dans le cadre d’une démarche de patrimonialisation normée par une institution internationale, en mobilisant le cadre conceptuel des proximités, que nous avons souhaité enrichir. Nous avons mis en évidence que la démarche de patrimonialisation peut être un levier pour faire émerger un patrimoine territorial et une proximité territoriale, la seconde renforçant la première. Cette proximité territoriale est issue d’une combinaison de proximités géographiques – vécue, perçue, stratégique et institutionnelle – et organisées – selon des logiques d’appartenance et de similitude.

Ces résultats de recherche contribuent à trois domaines scientifiques liés à la thématique de la thèse, ses cadres conceptuels et méthodologiques : les heritage studies en analysant la coordination des communautés locales dans la patrimonialisation de deux biens Unesco ; les sciences régionales en apportant une lecture renouvelée de ces processus de coordination contribuant à la gouvernance territoriale ainsi que l’école des réseaux sociaux en articulant des analyses des dynamiques de proximité et de réseaux sociaux complets longitudinaux, sous la forme de period graphs. Elle offre des perspectives sur les recherches interdisciplinaires abordant les notions de gouvernance territoriale, ressource territoriale et patrimoine territorial, notamment en mobilisant une approche processuelle. Au-delà des enjeux scientifiques, cette thèse apporte des éléments de réflexion aux porteurs de candidature et aux gestionnaires de biens Unesco et propose des recommandations opérationnelles à destination des acteurs des deux terrains d’études. Enfin, elle confirme l’intérêt d’étudier la création, l’évolution et la pérennité des systèmes de gouvernance territoriale, en particulier ceux portant sur la gestion coordonnée et cohérente des ensembles patrimoniaux où se superposent différents dispositifs de préservation et valorisation.