Associations de circuits de commercialisation courts et longs dans les élevages : quels liens avec le fonctionnement technique du système d’exploitation ?

Contexte

De plus en plus d’éleveurs associent des circuits de commercialisation longs et courts afin de mieux valoriser leurs productions et de sécuriser leur système en diversifiant les marchés. Ces associations sont de formes très variées et dépendent de conditions locales et structurelles des exploitations. Ces démarches sont peu étudiées en élevage alors qu’elles sont plus récentes et complexes, et moins connues, qu’en production végétale. En effet, les systèmes d’élevage ont des spécificités de fonctionnement (temporalité de production, astreinte de travail, équipements, accès aux marchés) qui conditionnent cette mixité de commercialisation. Les conditions pour diversifier les circuits de commercialisation dans les exploitations sont multiples : internes et externes aux fermes, définies par des acteurs du territoire et d’ailleurs, pour des durées annuelle et pluriannuelle… Ceci complexifie les coordinations à mettre en œuvre par les éleveurs. Une analyse approfondie de ces situations de commercialisation mixte en élevage est nécessaire. C’est l’enjeu du stage, qui s’inscrit plus globalement dans un projet de recherche-développement sur les transitions agri-alimentaires en Auvergne Rhône- Alpes (TRAACT ; https://www.tetrae.fr/les-projets/traact).

Questions à traiter : quelles relations entre le fonctionnement technique du système d’exploitation et l’association de circuits de commercialisation courts et longs en élevage (choix de pratiques, équipements, organisation, réseaux) ? quels freins et leviers en jeu pour cette association dans les élevages ?

Ces questions principales demandent d’aborder d’autres points :

• comment l’association de circuits longs et courts s’insère dans la trajectoire des élevages (en phase de démarrage/développement/réorientation…) ?
• quels changements s’en suivent aux niveaux de l’organisation et du dimensionnement du système d’élevage (pratiques, surfaces, cheptel, collaborations) et de l’intérêt porté au métier d’éleveur ?
• quelles ressources matérielles et immatérielles du territoire sont mobilisées pour accompagner ces changements ?

Mise en œuvre du travail

• compréhension du sujet, des questions et de leurs spécificités, à partir de la bibliographie et d’échanges avec les 3 chercheures et technicienne impliquées dans l’étude (H.Rapey / INRAE, S.Mugnier et Husson / Institut Agro Dijon)
• élaboration de la méthode d’analyse des trajectoires d’exploitation quant à la diversification des circuits de commercialisation, tout en portant attention aux changements de pratiques de production et commercialisation, aux motivations des éleveurs et à leurs liens avec le territoire
• reprise et capitalisation des premières enquêtes déjà réalisées dans le département de l’Ain auprès d’animateurs de structures impliquées dans la commercialisation des produits d’élevage et d’éleveurs associant plusieurs modes de commercialisation des produits d’élevage
• conduite d’une vingtaine d’enquêtes auprès d’autres éleveurs du département de l’Ain associant circuits courts et longs, en veillant à prospecter des secteurs d’élevage du département différents en termes d’élevage et de commercialisation
• analyse des enquêtes réalisées en exploitation, avec rédaction et discussion de résultats intermédiaires au sein du comité de pilotage du stage
• rédaction du mémoire de fin d’étude et d’une note de synthèse des résultats pour les éleveurs et acteurs enquêtés (2 pages)

Conditions matérielles

• Stage basé à INRAE- Aubière (63) / Campus des Cézeaux, avec bureau et matériel informatique
• Utilisation de véhicule de service à condition d’avoir au moins deux ans de permis de conduire lors du dépôt de candidature
• Remboursement des frais de déplacement (repas, nuitée) selon les tarifs en vigueur dans l’établissement
• Gratification selon le montant en vigueur à INRAE

Profil

• Etudiant(e) ingénieur ou master 2 en fin de formation agronomique, avec un intérêt marqué pour le travail de terrain (enquêtes) et prêt (e) à se déplacer seul ou en équipe
• Connaissances et intérêt pour les systèmes d’élevage (enjeux, pratiques et fonctionnement des élevages)
• Expériences d’enquêtes compréhensives et/ou semi-ouvertes, de gestion et dépouillement de données quantitatives et qualitatives
• Savoir-faire rédactionnel

Contact 

• Merci d’envoyer CV et lettre motivation à Hélène Rapey (helene.rapey@inrae.fr) avant le 15 novembre 2024.