Coratti Emmanuelle

Dans un contexte multi-crises du modèle urbain consumériste les territoires et les ruralités peuvent contribuer à l’émergence de nouveaux modèles de transitions, portées par les ruraux « de souche » et les nouveaux installés.

Ces transitions se jouent dans 4 registres :

• le registre environnemental où s’inventent de nouvelles relations à la nature, de nouvelles combinaisons entre humains et non humains ;
• le registre productif répondant à des besoins vitaux (agriculture et alimentation, énergie, eau, logistique et approvisionnement) et dans lequel les techniques liées à l’environnement prennent une place renouvelée ;
• le registre des alternatives sociales, de l’accueil, des activités récréatives et du maintien des populations dans des espaces peu denses ;
• le registre des nouvelles intéractions et réciprocités avec les villes et métropoles, notamment pour gérer durablement des biens communs, comme l’alimentation, le foncier ou l’eau.

Si ces contributions aux défis des transitions entraînent des confrontations de visions, des conflits d’usage, elles donnent aussi lieu à des hybridations entre projets/visions portées par les néoruraux et les dynamiques locales ancrées dans l’identité territoriale. L’hybridation est en biologie, la clé de l’adaptation. Ces hybridations issues du « retour à la terre », ne seraient-elles pas le nouveau défi des territoires pour s’adapter aux défis des transitions ? Quelles hybridations sont-elles à l’œuvre ? Quelles conséquences pour les politiques publiques en matière de gestion de l’innovation territoriale ? Comment la gestion des controverses peuvent-elles être des points d’appui pour les acteurs publics pour leurs stratégies de résilience et d’habitabilité ?