

Dispositif de financement | ANR |
Dates de début et de fin | 2023-2026 |
Porteur du projet | Armelle Mazé (INRAE – UMR SADAPT) |
Référent scientifique UMR Territoires | Virginie Baritaux et Etienne Polge (coordinateurs du WP2) |
Membres de l'unité impliqués dans le projet | Virginie Baritaux Etienne Polge Cyrile Rigolot Dominique Vollet Sylvain Dernat Isabelle Boisdon François Johany-Mirabal Philippe Jeanneaux Laurent Rieutort |
Partenaires | Recherche : UMR SADAPT (INRAE – Agroparistech), UMR TERRITOIRES (VetAgroSup – INRAE), UMR SELMET ( INRAE-CIRAD), UMR INNOVATION (CIRAD- INRAE)- LER - Laboratoire d’Etudes Rurales (Université Lyon 2- ISARA Lyon), USC GRAPPE (ESA Angers), ODR - Observatoire du Développement Rural (INRAE) Acteurs : INAO, RMT Fromages et terroirs, CNAOL, CERAQ, Idele… |
Aires géographiques |
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GingKo
Les indications géographiques comme patrimoine communs de connaissances. Réévaluation des modèles actuels de régulation et d’action collective dans le contexte des transitions agroécologiques
Les indications géographiques comme patrimoine commun de connaissance
L’objectif du projet de recherche GingKo est d’analyser, en s’appuyant sur le cadre d’analyse IAD/SES développé par E. Ostrom (2009) sur la durabilité des systèmes socio-écologiques, le rôle potentiel des systèmes sous Indications Géographiques (IG) comme levier d’action pour favoriser les transitions agroécologiques (TAE) et les stratégies (re)-territorialisées vers des systèmes sociaux-écologiques (SES) plus durables dans le secteur agricole.
Dans le cadre de la nouvelle stratégie verte (Green Deal) de l’Union Européenne, la récente loi dite EGALIM (n° 2018-938 du 30/10/2018) adoptée en France a défini une feuille de route nationale pour favoriser des systèmes agri-alimentaires plus sains, sûrs et durables, introduisant la nécessité pour les systèmes sous Indications géographiques de mieux intégrer les dimensions agro-environnementales et pratiques agroécologiques dans leurs cahiers des charges, ou en association avec d’autres certifications environnementales.
Cependant, cette feuille de route ne définit pas de démarche précise pour y arriver, et les acteurs des systèmes IG sont confrontés à des défis socio-économiques majeurs pour évoluer vers des pratiques et agroecosystèmes plus durables. Le projet mobilise le concept-frontière de patrimoines « communs de connaissances » (Hess et ostrom 2007, Mazé 2003) pour caractériser les dynamiques collectives d’apprentissage et d’innovation, mais aussi les dimensions patrimoniales liées au terroir associée à ces transitions agroécologiques.
Objectifs
L’objectif de ce projet est d’analyser les différentes stratégies développées par les systèmes sous Indications Géographiques en France pour intégrer les pratiques agro-écologiques (évolution des cahiers des charges, des systèmes et pratiques de production, co-certifications environnementales ou biologiques…) et les enjeux socio-économiques spécifiques des IG vers des systèmes socio-écologiques plus durables en tenant compte :
- Des enjeux socio-économiques différenciés existent à travers les territoires régionaux en fonction de l’importance de ces systèmes sous indications géographiques (Fig.1).
- En raison de leur ancrage territorial et écologique spécifique, le développement de stratégies de développement peut induire des effets non intentionnels sans un alignement approprié des règles de gouvernance pour lesquelles une meilleure compréhension est encore nécessaire ;
- Les stratégies et les trajectoires de transitions agroécologiques sont influencées par les modes d’action collective adoptées par ces indications géographiques au travers de leurs Organismes de Gestion (Odg), ainsi que par les mécanismes de régulation (juridiques, réglementaires, organisationnels, collectifs ou sociaux…) aux niveaux national (INAO, ministère), communautaire ou international.
En France et dans d’autres pays de l’UE, les IG ont été un moteur essentiel de création de valeur et de développement territorial, et ont également largement contribué dans le contexte de modernisation et d’intensification agricole engagée après la sonde guerre mondiale à la protection des ressources naturelles et des paysages. Ils ont contribué à maintenir des savoir-faire et des systèmes agricoles « traditionnels » au travers du lien au « terroir », tout en continuant à innover et à s’adapter aux attentes des consommateurs et aux nouvelles attentes sociétales. Le caractère innovant du projet de recherche GingKo repose d’abord, tant sur le plan théorique que conceptuel, sur la définition des IG comme des “communs de connaissances” en utilisant les avancées les plus récentes du cadre IAD/SES (Ostrom 2009, Ollivier et al. 2018, Mazé 2023). En raison de l’importance des « critères fondés sur des preuves » (evidence-based approach) pour établir le lien spécifique au « terroir», les systèmes sous Indications géographiques fournissent une étude de terrain particulièrement intéressant pour analyser les interactions entre « communs naturels », et « communs de la connaissance » (Ostrom 2009, Hess, 2012 ; Mazé 2023), et l’importance du concept d’«ancrage territorial ou écologique » (territorial and ecological embeddness) (Penker 2005, Bowen et Mutersbaugh 2014 ; Baritaux et al. 2016. Une ambition du projet sest également de progresser dans la consolidation des données existantes sur ces stratégies en couplant données quantitatives et qualitatives sur les modèles d’action collective des IG et la manière dont ils s’inscrivent dans des stratégies de durabilité innovantes et de transition agroécologiques. Il s’agit en particulier d’étudier la manière dont les dynamiques économiques et sociales entourant les IG affectent leur environnement, leur résilience et leurs vulnérabilités territoriales et la construction de systèmes agroalimentaires plus résilients.
➡️ Pour plus d’info : https://fr-gingko.hub.inrae.fr/