

Quelles médiations des connaissances et expériences par le jeu ?
📆 | 5 et 6 novembre 2019 |
📍 | Saint-Genès-Champanelle – Espace Volcan |
/ 5 ➤ 6 novembre 2019 /
Séminaire 2019 de la priorité Partage d’Expériences et Production de Savoirs (PEPS) du département Sciences pour l’Action et le Développement (SAD) de l’INRA
Présentation
En français, il n’existe qu’un seul mot pour dire « jeu », là où l’anglais distingue avec finesse l’esprit ludique (« play ») du jeu (« game ») organisé par des règles et par l’existence d’un « gagnant ». C’est la première acception, celle du « play », qui nous intéresse ici pour comprendre le « jeu ». Parmi les nombreuses recherches des sciences humaines et sociales sur le jeu, des auteurs contemporains comme Rieber (1996, 2001, 2011), Pellegrini (2010, 2011) ou Brougère (2002, 2012) ont montré l’importance de celui-ci comme médiateur à la fois pour l’apprentissage mais aussi la socialisation tout au long de la vie. Ils reprennent dans ce sens les intuitions initiales de Vygotsky (1934, 1978), Huizinga (1949) ou encore Bruner (1966, 1981).
Ces auteurs remarquent pourtant que le jeu reste un concept difficile à définir. Il semble être l’une de ces constructions qui sont évidentes au niveau tacite (on peut tous identifier un jeu quand on le voit ou l’expérimente) mais extrêmement difficile à articuler et définir concrètement. Le jeu est toutefois généralement défini comme : (a) volontaire et situé en dehors de la vie courante donc ressenti comme fictif ; (b) intrinsèquement motivant, c’est-à-dire agréable pour son propre bien, capable d’absorber totalement le joueur et ne dépendant pas de récompenses extérieures ; (c) impliquant un certain niveau d’engagement actif ; et (d) favorisant la créativité et le « bon sens ».
Au sein des organismes de recherche et de développement travaillant sur l’agroécologie et les systèmes alimentaires durables, le jeu a pris une place importante comme outil de médiation. On note ainsi l’existence d’un nombre très grand de jeux, ne serait-ce qu’à l’INRA ou avec ses proches partenaires : Ruralis, Foncijeu, Jeu de territoire, La Grange, Syeleterr, Rami Fourrager, Jeu mission Ecophyto, Mymix… Ils peuvent s’avérer un ressort important de l’innovation ouverte en permettant l’échange entre les connaissances et expériences d’individus de différents profils. Ils déplacent alors l’enjeu de modélisation et de simulation de dynamiques pouvant exister dans les démarches de type Commod en plaçant la médiation comme support et finalité du jeu. Néanmoins, ils restent peu investis sous cet angle théorique.
Ce séminaire de la priorité PEPS de l’INRA SAD se veut ainsi précisément questionner cet angle des médiations qu’exerce le jeu et la façon dont il contribue à l’échange d’expériences et connaissances ; ou encore à la construction d’une expérience collective entre une diversité de profils au service de collectifs dans les milieux agricole, agro-alimentaire ou du développement des territoires.
Le séminaire propose de partir de l’existant, en rendant compte de parcours de chercheurs ou de praticiens ayant construit, ou contribué à construire, des jeux. Ils apporteront un regard réflexif sur leur travail pour questionner le rôle de médiation des connaissances et expériences par le jeu. Cela pourra permettre, dans un second temps, de mettre en regard les réflexions émergentes dans les échanges du séminaire et différents cadres d’analyse qui coexistent chez les participants.
Clôture des inscriptions : 6 octobre